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nre / Rachelle Nza Nguema, social.
LA RUE SANS JOIE
DR
De ces enfants, personne ne se soucie. Ils dorment dans un coin de rue, sous des cartons,
à l'abri d'une porte. La famille africaine les a oubliés. Chaque jour, Rachelle Nza Nguema
les accueille au centre. Pour les protéger et les aider à se reconstruire. Une rue à oublier.
Zita Dézy Pemba peut pas assumer. Et l’enfant devient histoires de sacrifice ». Les résultats
un poids. Jusqu’à être exclu ou forcé sont difficiles, à peine 25% de réussite.
Il est bien rare que l'équipe du matin de trouver sa nourriture ». Un travail considérable. C'est toute une
ne ramène au centre l'un d'entre maison qu'il faut rebâtir.
eux. Des gosses d'à peine 7 ans Toute une maison à rebâtir
parfois, livrés à eux-mêmes, livrés à Durant leur séjour au centre, qui dure Il y a une grande discrétion dans les
la rue . « Nos équipes les trouvent entre 6 mois et un an, parfois deux, mots de Rachelle, un effacement
souvent à proximité des marchés, des l'objectif n'est pas seulement d'offrir permanent... et une écoute qui l'est
Cecado, à Mbolo… Ils ont un petit un toit, mais d'aider l'enfant à se autant. Avec de tous petits moyens, le
travail, ils transportent les sacs des reconstruire. « Des gestes tous simples, centre éprouve de grandes difficultés.
clients, font la mendicité, poussent les comme de ranger la chambre, de Outre les enfants, il faut aussi rétribuer
brouettes. Certains rentrent le soir à desservir et d'aider à la vaisselle... Au 22 personnes, parmi lesquelles un
la maison. D’autres restent dehors et départ, ils se plaisent bien. Mais la personnel très qualifié, psychologues,
dorment dans des coins ». Éducatrice rue leur manque rapidement, la liberté professionnels du terrain social. « En
à la structure Arc-en-Ciel, Rachelle qu'elle leur donnait ». Le centre est 2013, le ministère de la Santé avait
Nsa Nguema essaie au quotidien de en somme leur première insertion promis une ligne budgétaire... » Juste
retrouver la trajectoire. A l'origine, le sociale. Dans un même temps, Rachelle un haussement d'épaule et un demi-
plus souvent, des familles précarisées, et l'équipe cherche à retisser le lien sourire. Depuis toutes ces années, c'est
une maman seule, souvent très jeune, familial avec les parents directs ou des au combat permanent que l'action se
qui est incapable de s’en occuper. frères et des sœurs. Il faut combattre nourrit. A l'autre bout de la salle, deux
« Avant, quand une jeune fille de 15 les appréhensions des uns et des autres; enfants l'appellent. Ils veulent jouer
ans attendait un bébé, ça ne choquait ce papa qu'on a jamais connu, à l'image aux échecs. Cette partie-là est déjà une
personne. Si elle n’arrivait pas à s’en d'Henri-Michel (13 ans), parce que les victoire. ■
occuper, la grand-mère ou les sœurs oncles refusaient qu'il le voit. « Il était
relayaient. Mais ce n’est plus le cas terrorisé par cette image. On lui avait Arc-en-Ciel
aujourd’hui. A 16 ans, la maman ne raconté des choses terribles, des Contact : 07 48 06 76
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LA RUE SANS JOIE
DR
De ces enfants, personne ne se soucie. Ils dorment dans un coin de rue, sous des cartons,
à l'abri d'une porte. La famille africaine les a oubliés. Chaque jour, Rachelle Nza Nguema
les accueille au centre. Pour les protéger et les aider à se reconstruire. Une rue à oublier.
Zita Dézy Pemba peut pas assumer. Et l’enfant devient histoires de sacrifice ». Les résultats
un poids. Jusqu’à être exclu ou forcé sont difficiles, à peine 25% de réussite.
Il est bien rare que l'équipe du matin de trouver sa nourriture ». Un travail considérable. C'est toute une
ne ramène au centre l'un d'entre maison qu'il faut rebâtir.
eux. Des gosses d'à peine 7 ans Toute une maison à rebâtir
parfois, livrés à eux-mêmes, livrés à Durant leur séjour au centre, qui dure Il y a une grande discrétion dans les
la rue . « Nos équipes les trouvent entre 6 mois et un an, parfois deux, mots de Rachelle, un effacement
souvent à proximité des marchés, des l'objectif n'est pas seulement d'offrir permanent... et une écoute qui l'est
Cecado, à Mbolo… Ils ont un petit un toit, mais d'aider l'enfant à se autant. Avec de tous petits moyens, le
travail, ils transportent les sacs des reconstruire. « Des gestes tous simples, centre éprouve de grandes difficultés.
clients, font la mendicité, poussent les comme de ranger la chambre, de Outre les enfants, il faut aussi rétribuer
brouettes. Certains rentrent le soir à desservir et d'aider à la vaisselle... Au 22 personnes, parmi lesquelles un
la maison. D’autres restent dehors et départ, ils se plaisent bien. Mais la personnel très qualifié, psychologues,
dorment dans des coins ». Éducatrice rue leur manque rapidement, la liberté professionnels du terrain social. « En
à la structure Arc-en-Ciel, Rachelle qu'elle leur donnait ». Le centre est 2013, le ministère de la Santé avait
Nsa Nguema essaie au quotidien de en somme leur première insertion promis une ligne budgétaire... » Juste
retrouver la trajectoire. A l'origine, le sociale. Dans un même temps, Rachelle un haussement d'épaule et un demi-
plus souvent, des familles précarisées, et l'équipe cherche à retisser le lien sourire. Depuis toutes ces années, c'est
une maman seule, souvent très jeune, familial avec les parents directs ou des au combat permanent que l'action se
qui est incapable de s’en occuper. frères et des sœurs. Il faut combattre nourrit. A l'autre bout de la salle, deux
« Avant, quand une jeune fille de 15 les appréhensions des uns et des autres; enfants l'appellent. Ils veulent jouer
ans attendait un bébé, ça ne choquait ce papa qu'on a jamais connu, à l'image aux échecs. Cette partie-là est déjà une
personne. Si elle n’arrivait pas à s’en d'Henri-Michel (13 ans), parce que les victoire. ■
occuper, la grand-mère ou les sœurs oncles refusaient qu'il le voit. « Il était
relayaient. Mais ce n’est plus le cas terrorisé par cette image. On lui avait Arc-en-Ciel
aujourd’hui. A 16 ans, la maman ne raconté des choses terribles, des Contact : 07 48 06 76
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