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qui vient de succomber après avoir tout perdu. Il faut
s'organiser ». Les intéressés semblent approuver. « Il y a
40 ans, rien de tel n'arrivait », relève l'un d'entre eux.
17H : Bref répit à la base. Cérémonie de descente des
couleurs. La journée est bouclée. Chacun vaque à ses
occupations... tout en restant en alerte. Le chef du centre
tient à préciser qu'ici, c'est du 24h sur 24. Personne ne se
tourne les doigts. Même pour ceux affectés en incendie,
après le repos, sur le coup des 16h, corvée et travaux
d'intérêt général. Temps plein. Mental en acier.
deux véhicules. Rendons hommage à la bravoure des gars ». 20H : Café du soir, avant que le chef de garde ne procède
Comme à l'habitude, la SEEG tarde à isoler le secteur. à l'appel de ceux qui resteront au poste de veille. Toujours
« Ce qui malheureusement a coûté la vie à l'un des nôtres, un élément à côté de la radio et du téléphone. Pas une
le week-end dernier, par électrocution à Port-Gentil ». minute sans qu'il ne sonne. Le plus souvent des appels
malfaisants, fausses alertes et mauvaises blagues.
« D'autres fois, c'est d'un potentiel hautement dangereux:
une noyade, un paludisme nocturne, un accident de
circulation, un reptile... Pour les gars, c'est souvent 10h
de travail quotidien... et 5000 sorties par an », explique le
colonel Marius Mbadinga, patron de la brigade. « C'est
notre mission: sauver ou périr ».
11H 30 : Sur les lieux du sinistre, la désolation se lit. 21H : extinction des lumières. Mais au poste de garde, la
vigilance ne se relâche pas. Au premier appel, il faudra
L'intensité du feu était telle que personne ne pouvait rien foncer sur le terrain. Un travail, un sacerdoce plutôt, au
récupérer. Les pompiers en tenue isolante, « aérie » sur le service de tous et dans une relative indifférence. Les
dos ( appareil respiratoire ), masque accroché, ont dû pompiers ne s'en soucient plus. Il y a un travail à faire et
lutter férocement. « A ce moment précis, une trentaine de ils le font. ■
magasins et d’entrepôts se sont embrasés. Les flammes
s'élevaient à plusieurs mètres et la propagation était
rapide ». Dans la fumée, la progression reste difficile,
d'autant que les couloirs sont tous encombrés de
marchandises. Aucun point d'eau, aucune bouche à
incendie. « Nous y sommes arrivés, c'est l'essentiel ! », se
félicite le colonel Emmanuel Nang, chef de corps en
second.
13H 55 : Plusieurs points chauds subsistent. Plus de 10
heures que les « soldats du feu » sont debout. La fatigue
commence à se lire, mais la volonté de vaincre reste plus
forte. Tout autour, les témoins espèrent encore retrouver
des objets. Certains récupèrent des tôles... en dépit de
l'insécurité du lieu. Mise en garde des pompiers et
réaction (violente) des commerçants. Ce n'est pas rare que
les éléments soient victimes d'agression. La Direction des
opérations intervient pour calmer les esprits.
14H 10 : Le président du haut conseil des Maliens et
l'ambassadeur s'entretiennent avec les sinistrés. « Six fois
que Mont Bouët brûle depuis 2009. Un vrai mystère ! Les
répercutions sur les familles sont lourdes, les finances, ou
pire, la vie des hommes, comme pour notre frère sénégalais
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s'organiser ». Les intéressés semblent approuver. « Il y a
40 ans, rien de tel n'arrivait », relève l'un d'entre eux.
17H : Bref répit à la base. Cérémonie de descente des
couleurs. La journée est bouclée. Chacun vaque à ses
occupations... tout en restant en alerte. Le chef du centre
tient à préciser qu'ici, c'est du 24h sur 24. Personne ne se
tourne les doigts. Même pour ceux affectés en incendie,
après le repos, sur le coup des 16h, corvée et travaux
d'intérêt général. Temps plein. Mental en acier.
deux véhicules. Rendons hommage à la bravoure des gars ». 20H : Café du soir, avant que le chef de garde ne procède
Comme à l'habitude, la SEEG tarde à isoler le secteur. à l'appel de ceux qui resteront au poste de veille. Toujours
« Ce qui malheureusement a coûté la vie à l'un des nôtres, un élément à côté de la radio et du téléphone. Pas une
le week-end dernier, par électrocution à Port-Gentil ». minute sans qu'il ne sonne. Le plus souvent des appels
malfaisants, fausses alertes et mauvaises blagues.
« D'autres fois, c'est d'un potentiel hautement dangereux:
une noyade, un paludisme nocturne, un accident de
circulation, un reptile... Pour les gars, c'est souvent 10h
de travail quotidien... et 5000 sorties par an », explique le
colonel Marius Mbadinga, patron de la brigade. « C'est
notre mission: sauver ou périr ».
11H 30 : Sur les lieux du sinistre, la désolation se lit. 21H : extinction des lumières. Mais au poste de garde, la
vigilance ne se relâche pas. Au premier appel, il faudra
L'intensité du feu était telle que personne ne pouvait rien foncer sur le terrain. Un travail, un sacerdoce plutôt, au
récupérer. Les pompiers en tenue isolante, « aérie » sur le service de tous et dans une relative indifférence. Les
dos ( appareil respiratoire ), masque accroché, ont dû pompiers ne s'en soucient plus. Il y a un travail à faire et
lutter férocement. « A ce moment précis, une trentaine de ils le font. ■
magasins et d’entrepôts se sont embrasés. Les flammes
s'élevaient à plusieurs mètres et la propagation était
rapide ». Dans la fumée, la progression reste difficile,
d'autant que les couloirs sont tous encombrés de
marchandises. Aucun point d'eau, aucune bouche à
incendie. « Nous y sommes arrivés, c'est l'essentiel ! », se
félicite le colonel Emmanuel Nang, chef de corps en
second.
13H 55 : Plusieurs points chauds subsistent. Plus de 10
heures que les « soldats du feu » sont debout. La fatigue
commence à se lire, mais la volonté de vaincre reste plus
forte. Tout autour, les témoins espèrent encore retrouver
des objets. Certains récupèrent des tôles... en dépit de
l'insécurité du lieu. Mise en garde des pompiers et
réaction (violente) des commerçants. Ce n'est pas rare que
les éléments soient victimes d'agression. La Direction des
opérations intervient pour calmer les esprits.
14H 10 : Le président du haut conseil des Maliens et
l'ambassadeur s'entretiennent avec les sinistrés. « Six fois
que Mont Bouët brûle depuis 2009. Un vrai mystère ! Les
répercutions sur les familles sont lourdes, les finances, ou
pire, la vie des hommes, comme pour notre frère sénégalais
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