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iété / Santé : l’obésité des jeunes
Le bilan sera lourd
partie aux mauvaises habitudes ali-
mentaires et au manque d’exercice,
la télévision pour repère, plus que le
terrain de jeux. Mais il y a également
des explications métaboliques. Comme
une (légère) malnutrition au moment
de la grossesse ou encore un antécédent
maternel, la mère souffrant d’obésité
ou de diabète. L’enfant n’est pas
responsable de ces faits. Sensibiliser
les parents relève donc de l’urgence,
tant dans leur comportement pré que
postnatal. D'où l'implication nécessaire
des politiques de santé.
Sensibiliser les parents relève
donc de l’urgence, tant dans
leur comportement pré que
postnatal.
Longtemps l’obésité a été le triste apanage des sociétés occidentales. Au Gabon, en 2012, le taux de pré-
A son tour, l’Afrique est touchée. Et les jeunes en sont les valence chez les enfants était de 7,7
premières victimes. Attention, surcharge ! % et en 2013, il atteignait 13, 9%
pour les adultes. Un réel problème
Zita Desy Pemba d’ « un cauchemar explosif dans le de santé publique et qui ne semble
monde en développement ». Menée pas avoir été réellement pris en
L e rapport publié par l’OMS sur deux ans, dans plus de 100 pays, compte jusqu’ici.
en janvier dernier est pour le l’enquête conclut à une nécessaire Si rien n’est fait « l’épidémie pourrait
moins alarmant. Sur les 41 implication « des politiques de santé réduire à néant les progrès en matière
millions d’enfants qui souffrent de publique qui doivent en première de santé qui ont contribué à l’allon-
surpoids ou d’obésité, désormais un ligne pour stopper cette épidémie ». gement de la durée de vie », pointe
quart sont africains. Entre 1990 et au final la commission.
2014, leur nombre a quasiment Le poids socio-culturel et le déficit
doublé passant de 5,4 millions à d’information Chaque année, plus de 3 millions de
plus de 10 millions. Principalement Si l’Afrique du nord est durement personnes décèdent de leur obésité.
touchées, les classes moyennes. La touchée, la Libye et l’Égypte aux Et les pays africains, cruel paradoxe,
commission remarque en particulier premiers rangs, la partie sub-sahélienne ne vont pas y échapper. ■
une véritable explosion chez les n’est pas en reste, l’Afrique du Sud
moins de 5 ans, et s’inquiète d’autant principalement, mais aussi le Cameroun
plus que le surpoids apparaît cultu- et le Gabon. Au contraire des pays
rellement comme un signe de santé, occidentaux, où les classes les plus
le manque de poids à l’inverse ren- défavorisées sont principalement tou-
voyant une image négative, synonyme chées, chez nous, ce sont les femmes
de maladie. Co-président de la com- qui en sont le plus victimes… et les
mission, Peter Gluckman parle donc enfants aussi, souvent issus des
de cette obésité infantile comme classes aisées. La raison tient pour
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Le bilan sera lourd
partie aux mauvaises habitudes ali-
mentaires et au manque d’exercice,
la télévision pour repère, plus que le
terrain de jeux. Mais il y a également
des explications métaboliques. Comme
une (légère) malnutrition au moment
de la grossesse ou encore un antécédent
maternel, la mère souffrant d’obésité
ou de diabète. L’enfant n’est pas
responsable de ces faits. Sensibiliser
les parents relève donc de l’urgence,
tant dans leur comportement pré que
postnatal. D'où l'implication nécessaire
des politiques de santé.
Sensibiliser les parents relève
donc de l’urgence, tant dans
leur comportement pré que
postnatal.
Longtemps l’obésité a été le triste apanage des sociétés occidentales. Au Gabon, en 2012, le taux de pré-
A son tour, l’Afrique est touchée. Et les jeunes en sont les valence chez les enfants était de 7,7
premières victimes. Attention, surcharge ! % et en 2013, il atteignait 13, 9%
pour les adultes. Un réel problème
Zita Desy Pemba d’ « un cauchemar explosif dans le de santé publique et qui ne semble
monde en développement ». Menée pas avoir été réellement pris en
L e rapport publié par l’OMS sur deux ans, dans plus de 100 pays, compte jusqu’ici.
en janvier dernier est pour le l’enquête conclut à une nécessaire Si rien n’est fait « l’épidémie pourrait
moins alarmant. Sur les 41 implication « des politiques de santé réduire à néant les progrès en matière
millions d’enfants qui souffrent de publique qui doivent en première de santé qui ont contribué à l’allon-
surpoids ou d’obésité, désormais un ligne pour stopper cette épidémie ». gement de la durée de vie », pointe
quart sont africains. Entre 1990 et au final la commission.
2014, leur nombre a quasiment Le poids socio-culturel et le déficit
doublé passant de 5,4 millions à d’information Chaque année, plus de 3 millions de
plus de 10 millions. Principalement Si l’Afrique du nord est durement personnes décèdent de leur obésité.
touchées, les classes moyennes. La touchée, la Libye et l’Égypte aux Et les pays africains, cruel paradoxe,
commission remarque en particulier premiers rangs, la partie sub-sahélienne ne vont pas y échapper. ■
une véritable explosion chez les n’est pas en reste, l’Afrique du Sud
moins de 5 ans, et s’inquiète d’autant principalement, mais aussi le Cameroun
plus que le surpoids apparaît cultu- et le Gabon. Au contraire des pays
rellement comme un signe de santé, occidentaux, où les classes les plus
le manque de poids à l’inverse ren- défavorisées sont principalement tou-
voyant une image négative, synonyme chées, chez nous, ce sont les femmes
de maladie. Co-président de la com- qui en sont le plus victimes… et les
mission, Peter Gluckman parle donc enfants aussi, souvent issus des
de cette obésité infantile comme classes aisées. La raison tient pour
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