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iété / Santé : antibiotiques
NE PAS DEPASSER LA DOSE PRESCRITE
DR
Pour la première fois, l'OMS met en garde contre la correspond plus aux besoins. Le Mémento
mauvaise utilisation des antibiotiques. Les prescriptions ne avait donc pour objectif premier de
correspondent pas aux besoins. Au Gabon, comme partout contribuer au renforcement des compé-
en Afrique, cela représente un réel danger à court terme. tences des prestataires de soins. Que le
médecin soit formé, mais que les
Zita Desy Pemba 47 états interrogés, seuls 8 d'entre eux pouvoirs publics conduisent aussi une
ont répondu au questionnaire. politique de lutte contre la résistance
D eux ans de consultations bactérienne. Dans de nombreux pays,
auprès de 133 pays, dont 47 Une formation nécessaire des méde- la vente des antibiotiques est libre. Il
en Afrique, et un constat pour cins n'existe aucun protocole de traitement.
le moins alarmant : selon le rapport Il y a trois ans de cela, un « Mémento L'usage devient excessif et le médicament
publié fin avril par l'OMS, « de nom- du bon usage des antibiotiques en inopérant.
breuses bactéries ou parasites deviennent Afrique subsaharienne » (Unithèque,
résistants aux antibiotiques, (...) le 2013) est publié par un collectif de Une prise de conscience est donc
problème est préoccupant et particu- médecins, dont deux ivoiriens, les nécessaire, ce qui est loin d'être dans les
lièrement urgent ». Malgré leur inef- professeurs Serge-Paul Eholié et faits. Aujourd'hui, seuls 34 pays dans le
ficacité contre les maladies virales, Emmanuel Bissagnéné. On le sait, monde ont mis en place une politique
les médecins continuent de les prescrire. l'usage de ces molécules est vital. de lutte. Bien prescrire n'est pas simple.
A terme, ce mauvais usage des molé- « Les infections bactériennes constituent Comme le soulignait Emmanuel
cules, et leur inefficacité prochaine, l'une des principales causes de mortalité Bissagnéné, « de nombreux paramètres
exposent les populations à de nouvelles sur le continent. L'hygiène alimentaire doivent guider le choix du traitement.
contaminations : infections sanguines, et hydrique, la pauvreté, le climat L'écologie bactérienne locale, une loca-
pneumonie, tuberculose, paludisme... tropical participent à cette situation. lisation précise de l'infection, les contre-
Une problématique devenue plus Il est donc primordial de maintenir indications et la tolérance du patient ou
inquiétante encore sur notre continent. l'efficacité des molécules. Or ce n'est encore les connaissances du prescripteur...
D'autant que les autorités de santé plus le cas ». L'accès aux antibiotiques Il faut donc les former ». En Afrique, et
semblent toujours l'ignorer. Sur les a été facilité et la prescription ne partout dans le monde, attention, danger
mortel ! I
34
NE PAS DEPASSER LA DOSE PRESCRITE
DR
Pour la première fois, l'OMS met en garde contre la correspond plus aux besoins. Le Mémento
mauvaise utilisation des antibiotiques. Les prescriptions ne avait donc pour objectif premier de
correspondent pas aux besoins. Au Gabon, comme partout contribuer au renforcement des compé-
en Afrique, cela représente un réel danger à court terme. tences des prestataires de soins. Que le
médecin soit formé, mais que les
Zita Desy Pemba 47 états interrogés, seuls 8 d'entre eux pouvoirs publics conduisent aussi une
ont répondu au questionnaire. politique de lutte contre la résistance
D eux ans de consultations bactérienne. Dans de nombreux pays,
auprès de 133 pays, dont 47 Une formation nécessaire des méde- la vente des antibiotiques est libre. Il
en Afrique, et un constat pour cins n'existe aucun protocole de traitement.
le moins alarmant : selon le rapport Il y a trois ans de cela, un « Mémento L'usage devient excessif et le médicament
publié fin avril par l'OMS, « de nom- du bon usage des antibiotiques en inopérant.
breuses bactéries ou parasites deviennent Afrique subsaharienne » (Unithèque,
résistants aux antibiotiques, (...) le 2013) est publié par un collectif de Une prise de conscience est donc
problème est préoccupant et particu- médecins, dont deux ivoiriens, les nécessaire, ce qui est loin d'être dans les
lièrement urgent ». Malgré leur inef- professeurs Serge-Paul Eholié et faits. Aujourd'hui, seuls 34 pays dans le
ficacité contre les maladies virales, Emmanuel Bissagnéné. On le sait, monde ont mis en place une politique
les médecins continuent de les prescrire. l'usage de ces molécules est vital. de lutte. Bien prescrire n'est pas simple.
A terme, ce mauvais usage des molé- « Les infections bactériennes constituent Comme le soulignait Emmanuel
cules, et leur inefficacité prochaine, l'une des principales causes de mortalité Bissagnéné, « de nombreux paramètres
exposent les populations à de nouvelles sur le continent. L'hygiène alimentaire doivent guider le choix du traitement.
contaminations : infections sanguines, et hydrique, la pauvreté, le climat L'écologie bactérienne locale, une loca-
pneumonie, tuberculose, paludisme... tropical participent à cette situation. lisation précise de l'infection, les contre-
Une problématique devenue plus Il est donc primordial de maintenir indications et la tolérance du patient ou
inquiétante encore sur notre continent. l'efficacité des molécules. Or ce n'est encore les connaissances du prescripteur...
D'autant que les autorités de santé plus le cas ». L'accès aux antibiotiques Il faut donc les former ». En Afrique, et
semblent toujours l'ignorer. Sur les a été facilité et la prescription ne partout dans le monde, attention, danger
mortel ! I
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