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gens de chez nous / Patrick Ona
Une porte sur le jardin
L’époque du « tout béton »
semble révolue. Le bois a
retrouvé « droit de cité »…
et les jardins aussi.
Patrick Ona les conçoit.
Il leur donne couleur,
volume, ce qu’il faut de
souplesse et d’ordonnance.
Fleurs fantasques, grands
arbres, rocailles fleuries…
retour au paradis.
Zita Desy Pemba expression et de maîtriser toutes les Cet après-midi, avant que ses chefs
phases du travail. Technicien ? Et un d’équipe reviennent des chantiers,
I l a grandi en ville, il y a fait ses peu plus encore. Patrick ira sur les deux pépinières
études et pourtant… Dans les qu’il gère. Trois hectares de plantation,
recoins lointains de sa mémoire, « Les Gabonais ont appris le goût à Okala et Batterie 4, pour plus de
Patrick Ona a gardé la bonne odeur du beau » mille variétés de plantes.
de la terre, l’eau qui coule entre les Des papyrus, des palétuviers, des
herbes, le vent dans les feuilles de Les mots sont toujours modestes, palmiers rares, des dragonniers, de
l’arbre. Ses balades familiales dans sans artifice. Il a pourtant participé à superbes nénuphars, d’ici et d’ailleurs,
les lacs proches de Port Gentil ou sur de grandes réalisations, comme l’école une palette de couleurs et de formes
les collines du Woleu-Ntem l’ont, en Ruban Vert et actuellement la Maison dont il sert pour dessiner le jardin.
quelque sorte, construit. « J’ai com- d’Alice (hôpital d’Angondjé) ou Son plus beau souvenir ? La baie
mencé à travailler dans la pépinière, encore cette réalisation à Gabon des Tortues sans doute, « tout est
pour payer mes études. J’aidais à Expo en 2010, avec les Parcs nationaux. fait sur du sable et les volumes sont
l’entretien des orchidées et des Une sorte de déclic. « On s’est très compliqués ». Technicien, oui,
bonsaïs chez M. Biteau (JardiGab, aperçu que le public était sensible à mais demain ? « De réaliser un
ndlr). A ce moment-là, j’étudiais le cette notion d’environnement, que grand jardin, avec des volumes, du
juridique ». On peut parier que si le l’homme s’inscrivait dedans… » Ces relief, de gros blocs de pierre à
cursus a tourné court, Patrick ne le dix dernières années, les mentalités fleurir. Un jardin qui rappelle… la
regrette pas. La chance de revenir à ont évolué. « Les Gabonais ont nature ». Et dans un sourire, il
cette terre, de la redessiner, de la appris le goût du beau. Même si les ajoute : « mais on pourrait faire
fleurir, de lui donner ses volumes et hommes privilégient des choses plus… aussi de belles choses en ville.
ses couleurs. ordonnées, leurs épouses demandent Dommage… »
Aujourd’hui, Patrick est chef de aussi de la couleur, des volumes
chantier paysagiste. Entendez par là, naturels ». On ne bétonne donc plus Notre cité a oublié d’où elle venait ?
qu’il a cette capacité de comprendre systématiquement, au contraire. De cette forêt qui est son berceau. Le
un terrain, de lui trouver la meilleure paradis n’est pas si loin. ■
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Une porte sur le jardin
L’époque du « tout béton »
semble révolue. Le bois a
retrouvé « droit de cité »…
et les jardins aussi.
Patrick Ona les conçoit.
Il leur donne couleur,
volume, ce qu’il faut de
souplesse et d’ordonnance.
Fleurs fantasques, grands
arbres, rocailles fleuries…
retour au paradis.
Zita Desy Pemba expression et de maîtriser toutes les Cet après-midi, avant que ses chefs
phases du travail. Technicien ? Et un d’équipe reviennent des chantiers,
I l a grandi en ville, il y a fait ses peu plus encore. Patrick ira sur les deux pépinières
études et pourtant… Dans les qu’il gère. Trois hectares de plantation,
recoins lointains de sa mémoire, « Les Gabonais ont appris le goût à Okala et Batterie 4, pour plus de
Patrick Ona a gardé la bonne odeur du beau » mille variétés de plantes.
de la terre, l’eau qui coule entre les Des papyrus, des palétuviers, des
herbes, le vent dans les feuilles de Les mots sont toujours modestes, palmiers rares, des dragonniers, de
l’arbre. Ses balades familiales dans sans artifice. Il a pourtant participé à superbes nénuphars, d’ici et d’ailleurs,
les lacs proches de Port Gentil ou sur de grandes réalisations, comme l’école une palette de couleurs et de formes
les collines du Woleu-Ntem l’ont, en Ruban Vert et actuellement la Maison dont il sert pour dessiner le jardin.
quelque sorte, construit. « J’ai com- d’Alice (hôpital d’Angondjé) ou Son plus beau souvenir ? La baie
mencé à travailler dans la pépinière, encore cette réalisation à Gabon des Tortues sans doute, « tout est
pour payer mes études. J’aidais à Expo en 2010, avec les Parcs nationaux. fait sur du sable et les volumes sont
l’entretien des orchidées et des Une sorte de déclic. « On s’est très compliqués ». Technicien, oui,
bonsaïs chez M. Biteau (JardiGab, aperçu que le public était sensible à mais demain ? « De réaliser un
ndlr). A ce moment-là, j’étudiais le cette notion d’environnement, que grand jardin, avec des volumes, du
juridique ». On peut parier que si le l’homme s’inscrivait dedans… » Ces relief, de gros blocs de pierre à
cursus a tourné court, Patrick ne le dix dernières années, les mentalités fleurir. Un jardin qui rappelle… la
regrette pas. La chance de revenir à ont évolué. « Les Gabonais ont nature ». Et dans un sourire, il
cette terre, de la redessiner, de la appris le goût du beau. Même si les ajoute : « mais on pourrait faire
fleurir, de lui donner ses volumes et hommes privilégient des choses plus… aussi de belles choses en ville.
ses couleurs. ordonnées, leurs épouses demandent Dommage… »
Aujourd’hui, Patrick est chef de aussi de la couleur, des volumes
chantier paysagiste. Entendez par là, naturels ». On ne bétonne donc plus Notre cité a oublié d’où elle venait ?
qu’il a cette capacité de comprendre systématiquement, au contraire. De cette forêt qui est son berceau. Le
un terrain, de lui trouver la meilleure paradis n’est pas si loin. ■
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