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ture / Escales documentaires

Une reconnaissance lointaine,
mais une solitude immense
aussi. Même émotion avec
cet hommage au capitaine
Charles N'Tchoréré, signé
Jacky Moiffot, réalisateur
franco-camerounais. Mort
pour la France, mort pour le
Gabon, victime héroïque de
la barbarie nazie, mais une
victime debout. Comme le
dira ce festivalier, « C’est
bon de voir des films qui
disent la fierté. On ne veut
plus voir une Afrique qui
perd, une Afrique soumise.
Il y a tellement d’autres
choses maintenant ».

« C’est bon de voir des
films qui disent la fierté.
On ne veut plus voir une
Afrique qui perd, une
Afrique soumise... »

Les couleurs de la vie Une semaine, c’est trop
court. Il faudrait aussi parler
Les « Escales » fêtaient cette année leur dixième anniversaire. C’est dire la de la « master class » durant
vigueur du festival et la conviction des réalisateurs. Mais que serait le laquelle Balufu Bakupa,
documentaire sans le public ? Un écran authentique, une salle pleine : action ! (réalisateur congolais) et
Léona Goldstein (Allemagne)
Zita Desy Pemba le public debout. Vibration « C’est bon de voir des ont encadré une dizaine de
commune, émotion au films qui disent la fierté… » jeunes réalisateurs. Mais
L a fin d'un festival est paroxysme quand les discours D’avoir commencé par la encore des échanges sur le
toujours un moment retentissent, abîme de tristesse fin est un peu injuste. financement et la production
particulier. D'avoir à la mort du héros. Pour Remettons donc les bobines des films africains. Les pistes
vécu une semaine ensemble, Pauline Mvélé, chargée de dans l’ordre et revenons au existent et elles ne passent
d'avoir partagé des films, la programmation, s'il fallait début. Ca ne pouvait pas pas obligatoirement par
des rencontres, des décou- distinguer un point qui dif- mieux partir, avec deux films l’Europe. Vingt-et-un films,
vertes, et une dernière fois férencie cette 10e édition, qui traitent du Gabon, un 7 réalisateurs présents et 15
de s'asseoir face à l'écran, ce serait le public. « On hommage au pays, décliné nationalités, d’Europe et
forcément, le sentiment n’avait jamais vu ça, il est sur deux temps, deux époques d’Afrique plurielle. Peu
galope. C'était bien le cas, venu en masse tous les jours. et deux consciences. A com- importe la latitude, Burkina,
en clôture des « Escales A partir de 15 h avec les pro- mencer par le film (remar- Congo, Caraïbes, Pologne,
documentaires », d'autant jections pour les scolaires, et quable) de Samantha Biffot, France, Cameroun ou Gabon,
que la projection accélérait puis en soirée, la même « l’Africain qui voulait voler ». le documentaire est vivant.
encore les particules. Le affluence » . Plus de quatre Le parcours d’un Gabonais Mais le plus bel enseignement,
capitaine Thomas Sankara cents à l'Institut Français pour parti en Chine, s’initier et ce que disait Joseph Koumba,
n'est pas une figure anodine. cette soirée Thomas Sankara. devenir un grand maître du directeur de l’IGIS et co-
Elle est de celles qui mettent Un dimanche soir, à Libreville ! hu-chu, un art martial. organisateur, c’est ce public
qui s’approprie le festival.
44 Il n’y a pas de film devant
une salle vide. Jamais elle
ne l’a été. Palme d’or. I
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