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onomie / Agriculture
NOTRE RIZ QUOTIDIEN
DR
L’Afrique ne veut plus être tributaire de ses importations en riz. Un peu partout sur le
continent, les États développent la culture et l’emploi de nouvelles semences, mieux
adaptées au climat. L’autosuffisance est-elle pour demain ?
Roger Ango-Calmé Ziegler l’indiquait dès 2007. familial. Aujourd’hui, on culture pour priorité. Il a été
« Entre 1972 et 2002, le atteint parfois les 40%. Une parmi les premiers à bénéficier
D es jeunes qui des- nombre d’Africains (…) sous- étude réalisée par la Banque des projets financés par
cendent dans les alimentés a augmenté de 81 mondiale montre qu’au Liberia, l’Agence américaine pour le
rues de Dakar, les à 203 millions. La principale une augmentation de 30 % développement international
charges policières contre les raison est due à la politique du prix du riz entraînerait (USAID). Cette aide d’urgence
manifestants de Ouagadougou agricole commune (PAC) de une progression de 64 à 70 % permettra à plus de 56 000
ou de Yaoundé… Partout en l’Union européenne. » En du nombre de personnes agriculteurs d’accéder aux
Afrique de l’ouest, comme clair le dumping économique vivant sous le seuil de pauvreté. nouvelles semences, aux
en Égypte ou au Mozambique, De plus, le marché est tributaire engrais et aux méthodes amé-
2007 et 2008 ont mis en évi- qui favorise l’entrée des pour moitié des importations, liorées de gestion des cultures.
dence l’extrême précarité ali- donc victime potentielle de Dans le même temps, le
mentaire du continent. En produits occidentaux et amène la volatilité des cours. Nigeria renforce les défenses
l’espace de quatre mois, le « la destruction systématique sur sa propre agriculture.
prix des céréales explose de des agricultures vivrières ». Une taxation de 100% sur Depuis 2013, de fortes taxes,
84%. Situation intolérable Les États ont alors compris les importations jusque 100 %, ont été imposées
quand l’alimentation d’un Premier importateur mondial à l’import. Dans un même
ménage pauvre absorbe jusqu’à l’urgence qu’il y avait à (2, 9 millions de tonnes), le temps, l’Etat a investi dans
90 % de ses ressources. Jean remettre sur pied la production, Nigeria a mis très vite la rizi- les équipements, et la Banque
22 et notamment celle du riz.
En 1973, son achat représentait
à peine 15 % du budget
NOTRE RIZ QUOTIDIEN
DR
L’Afrique ne veut plus être tributaire de ses importations en riz. Un peu partout sur le
continent, les États développent la culture et l’emploi de nouvelles semences, mieux
adaptées au climat. L’autosuffisance est-elle pour demain ?
Roger Ango-Calmé Ziegler l’indiquait dès 2007. familial. Aujourd’hui, on culture pour priorité. Il a été
« Entre 1972 et 2002, le atteint parfois les 40%. Une parmi les premiers à bénéficier
D es jeunes qui des- nombre d’Africains (…) sous- étude réalisée par la Banque des projets financés par
cendent dans les alimentés a augmenté de 81 mondiale montre qu’au Liberia, l’Agence américaine pour le
rues de Dakar, les à 203 millions. La principale une augmentation de 30 % développement international
charges policières contre les raison est due à la politique du prix du riz entraînerait (USAID). Cette aide d’urgence
manifestants de Ouagadougou agricole commune (PAC) de une progression de 64 à 70 % permettra à plus de 56 000
ou de Yaoundé… Partout en l’Union européenne. » En du nombre de personnes agriculteurs d’accéder aux
Afrique de l’ouest, comme clair le dumping économique vivant sous le seuil de pauvreté. nouvelles semences, aux
en Égypte ou au Mozambique, De plus, le marché est tributaire engrais et aux méthodes amé-
2007 et 2008 ont mis en évi- qui favorise l’entrée des pour moitié des importations, liorées de gestion des cultures.
dence l’extrême précarité ali- donc victime potentielle de Dans le même temps, le
mentaire du continent. En produits occidentaux et amène la volatilité des cours. Nigeria renforce les défenses
l’espace de quatre mois, le « la destruction systématique sur sa propre agriculture.
prix des céréales explose de des agricultures vivrières ». Une taxation de 100% sur Depuis 2013, de fortes taxes,
84%. Situation intolérable Les États ont alors compris les importations jusque 100 %, ont été imposées
quand l’alimentation d’un Premier importateur mondial à l’import. Dans un même
ménage pauvre absorbe jusqu’à l’urgence qu’il y avait à (2, 9 millions de tonnes), le temps, l’Etat a investi dans
90 % de ses ressources. Jean remettre sur pied la production, Nigeria a mis très vite la rizi- les équipements, et la Banque
22 et notamment celle du riz.
En 1973, son achat représentait
à peine 15 % du budget