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nomie / Banque mondiale
Plus qu’une main tendue
La Banque mondiale entend bien soutenir l’État dans sa Approfondir l'analyse de la pau-
politique de protection sociale. Pour Sylvie Dossou, sa vreté
représentante au Gabon, quelques corrections sont à En 2013, le Gabon a eu ce mérite de
porter. Au bénéfice de l’efficacité. poser une stratégie d'investissement
humain et une politique de protection
Zita Desy Pemba les plus pauvres de la société. sociale. Le socle est là, il convient,
Pour sa représentante, l’effondrement selon Sylvie Dossou, de l'améliorer.
D epuis sa désignation en mai du cours du pétrole n'a pas été sans Elle pointe donc cinq défis majeurs:
2015 comme représentante conséquences. « Les populations le manque de données actualisées,
résidente de la Banque mon- vulnérables ont été frappées à plus une meilleure viabilité budgétaire, le
diale au Gabon, Sylvie Dossou n'a d’un titre. Près de la moitié de la ciblage des bénéficiaires, le suivi éva-
jamais caché l’importance qu’elle population active exerce dans le luation des différents programmes et
donnait au facteur social. « Le Gabon secteur informel qui est indirectement la prise en compte des expériences
a montré une volonté politique de dépendant de la dynamique du secteur d'autres pays dans la politique sociale.
tendre la main aux couches les plus pétrolier et des services connexes Les perspectives macroéconomiques
vulnérables de sa population. Il faut (…). A travers le ralentissement de laissent à penser que la pauvreté
maintenant opérationnaliser pleinement l’activité économique, la diminution connaîtra un léger recul de 22 % en
le système et rendre son fonctionnement des revenus des travailleurs vulnérables 2015 et de 21,1 % en 2016. Certains
optimal ». affecte leurs dépenses alimentaires, secteurs comme l'agriculture et les
Si l’appui de la Banque mondiale d’éducation et de santé. Elle affecte services permettent de dégager de
vise à améliorer la compétitivité du donc leur capital humain ». l'emploi. Les couches défavorisées
pays, il porte aussi une grande Le problème est posé. Il convient peuvent donc en bénéficier directement.
attention à la résilience des couches maintenant de trouver des solutions. Mais en parallèle, on doit mieux
connaître les personnes les plus
pauvres. Sylvie Dossou et la Banque
mondiale recommandent donc « l'ap-
profondissement de l'analyse de la
pauvreté et de la vulnérabilité pour
savoir exactement qui sont les pauvres,
leur nombre et leur localisation ».
Enfin, elle souligne l'importance d'un
audit institutionnel. Il faut « évaluer
les capacités humaines, opérationnelles
et financières des établissements inter-
venant dans la protection sociale ».
Et de s'assurer à tous les niveaux que
le système de protection reste toujours
soutenable, en dépit de la baisse de
revenus de l’État. C'est cette connaissance
approfondie du système qui permettra
de pérenniser pleinement notre système
de protection, « afin qu'il bénéficie
pleinement aux personnes les plus
pauvres » . Telle est la stratégie que la
Banque mondiale propose dans son
partenariat sur la période 2012-2016.
Aucun doute qu'il a déjà trouvé une
oreille attentive au niveau politique.
Il faut maintenant parfaire son effi-
cacité.I
24
Plus qu’une main tendue
La Banque mondiale entend bien soutenir l’État dans sa Approfondir l'analyse de la pau-
politique de protection sociale. Pour Sylvie Dossou, sa vreté
représentante au Gabon, quelques corrections sont à En 2013, le Gabon a eu ce mérite de
porter. Au bénéfice de l’efficacité. poser une stratégie d'investissement
humain et une politique de protection
Zita Desy Pemba les plus pauvres de la société. sociale. Le socle est là, il convient,
Pour sa représentante, l’effondrement selon Sylvie Dossou, de l'améliorer.
D epuis sa désignation en mai du cours du pétrole n'a pas été sans Elle pointe donc cinq défis majeurs:
2015 comme représentante conséquences. « Les populations le manque de données actualisées,
résidente de la Banque mon- vulnérables ont été frappées à plus une meilleure viabilité budgétaire, le
diale au Gabon, Sylvie Dossou n'a d’un titre. Près de la moitié de la ciblage des bénéficiaires, le suivi éva-
jamais caché l’importance qu’elle population active exerce dans le luation des différents programmes et
donnait au facteur social. « Le Gabon secteur informel qui est indirectement la prise en compte des expériences
a montré une volonté politique de dépendant de la dynamique du secteur d'autres pays dans la politique sociale.
tendre la main aux couches les plus pétrolier et des services connexes Les perspectives macroéconomiques
vulnérables de sa population. Il faut (…). A travers le ralentissement de laissent à penser que la pauvreté
maintenant opérationnaliser pleinement l’activité économique, la diminution connaîtra un léger recul de 22 % en
le système et rendre son fonctionnement des revenus des travailleurs vulnérables 2015 et de 21,1 % en 2016. Certains
optimal ». affecte leurs dépenses alimentaires, secteurs comme l'agriculture et les
Si l’appui de la Banque mondiale d’éducation et de santé. Elle affecte services permettent de dégager de
vise à améliorer la compétitivité du donc leur capital humain ». l'emploi. Les couches défavorisées
pays, il porte aussi une grande Le problème est posé. Il convient peuvent donc en bénéficier directement.
attention à la résilience des couches maintenant de trouver des solutions. Mais en parallèle, on doit mieux
connaître les personnes les plus
pauvres. Sylvie Dossou et la Banque
mondiale recommandent donc « l'ap-
profondissement de l'analyse de la
pauvreté et de la vulnérabilité pour
savoir exactement qui sont les pauvres,
leur nombre et leur localisation ».
Enfin, elle souligne l'importance d'un
audit institutionnel. Il faut « évaluer
les capacités humaines, opérationnelles
et financières des établissements inter-
venant dans la protection sociale ».
Et de s'assurer à tous les niveaux que
le système de protection reste toujours
soutenable, en dépit de la baisse de
revenus de l’État. C'est cette connaissance
approfondie du système qui permettra
de pérenniser pleinement notre système
de protection, « afin qu'il bénéficie
pleinement aux personnes les plus
pauvres » . Telle est la stratégie que la
Banque mondiale propose dans son
partenariat sur la période 2012-2016.
Aucun doute qu'il a déjà trouvé une
oreille attentive au niveau politique.
Il faut maintenant parfaire son effi-
cacité.I
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