Santé : Le centre médical de Moabi dans une mauvaise passe

A cela s'ajoutent l'absence de moyens roulants, d'une ambulance pour les cas d'évacuations, la précarité du budget alloué au ravitaillement en médicaments, etc.

Autant de manquements qui ne facilitent pas la tâche du Dr Olive Mariette Kenmogne, médecin- chef du centre médical de Moabi, qui fait aussi face au personnel non-qualifié et devenu vieillissant. Formés sur le tas, nombre d'agents de cette unité de santé ne répondent plus aux exigences professionnelles actuelles.

“Cela ne devrait pas être un problème si les fonctionnaires de santé affectés ici ne refusaient pas de regagner leurs postes. Pis, ils ne sont jamais remplacés”, a confié le médecin-chef.

Faute de barrière, les animaux domestiques et des individus sans foi ni loi accèdent facilement dans l'enceinte de l'unité de santé qui peine également, depuis longtemps, à prendre en charge ses malades, malgré la volonté de sa responsable.

“Je consulte, j'administre les traitements, je suis les malades, je fais la pédiatrie et fais accoucher les femmes enceintes, je ne connais pas de repos”, explique Dr Kenmogne, dont la préoccupation majeure reste néanmoins le manque de médicaments de première nécessité.

A la place des produits pharmaceutiques, elle prescrit systématiquement, malgré elle, des ordonnances à tous ses patients qui n'ont pas d'autre choix que de rallier, à une centaine de kilomètres de là, Tchibanga ou Mouila, pour s'acheter des médicaments. Bravant ainsi tous les dangers liés au piteux état des routes menant à ces deux localités.